Deux arts traditionnels sont représentés dans l'exposition qui commence aujourd'hui à l'Espace Carnot : la poterie et la typographie. À l'heure de la vaisselle produite industriellement et de la fabrication numérique des livres, se replonger dans les techniques de la poterie et dans celles de l'imprimerie utilisant des caractères en relief n'est pas un retour nostalgique dans le passé : c'est une façon de redécouvrir un mode de création d'objets d'où nait la beauté, comme un sous-produit naturel, obtenu sans l'avoir nécessairement voulu. Le potier et le typographe sont des artisans qui accèdent souvent, sans le chercher, au rang d'artiste.
Brigitte Chassang présente les dernières réalisations sorties de son four de potier. Elle s'est associée pour l'occasion à deux éditeurs de la Drôme qui publient des ouvrages précieux (mais pas nécessairement chers) issus de la typographie traditionnelle, l'Atelier du Hanneton et Paupières de Terre.
Le maire Michel Maillot, dans la présentation qu'il a faite des artistes, a souligné le risque du potier-artiste qui confie son travail à la flamme, sans possibilité d'apporter la moindre retouche à son travail lorsqu'il ouvre le four après la cuisson. Le résultat n'est pas toujours conforme à ses espérances, le feu imprévisible a pu appauvrir son projet ou au contraire l'amplifier jusqu'à en faire une œuvre d'art.
Simples objets utilitaires ou œuvres d'art ? C'est à vous de décider, en venant visiter cette passionnante exposition à l'Espace Carnot, pendant tout le mois de mai.