Le coup d'envoi de la grande fête de la Saint-Patrick a été donné ce soir dans la salle de l'Orangerie, avec une conférence sur l'origine des contes et légendes celtiques. L'invité, Fabien Régnier, directeur de publication de la revue Keltia Magazine, a soutenu avec facilité l'intérêt d'un auditoire d'une quarantaine de personnes en partant de quelques récits populaires transmis de génération en génération. Certains contes de Charles Perrault, des frères Grimm, et même le Gargantua de Rabelais, doivent beaucoup à une culture ancestrale en Europe, mais largement effacée par la conquête romaine. La figure centrale de la civilisation des Celtes était le druide, détenteur et passeur de plusieurs spécialités telles que le droit, l'astronomie, la médecine et surtout la mémoire, ciment de peuplades divisées politiquement, mais unies dans leur perception du monde. Le conférencier a développé ces thèmes qui nous viennent à travers les bardes du moyen-âge, la tradition rurale, puis par les écrivains à partir du XVIe siècle, et enfin, depuis les années 1970, grâce à une recherche ethnologique. La forêt, la pomme, les lutins, les fées, le chiffre 7, le sommeil prolongé (ou dormition), tous ces éléments, et bien d'autres, sont présents dans les contes qui nous sont si familiers, Cendrillon, la Belle au bois dormant, Blanche-Neige et les sept nains, Riquet à la Houppe, Peau d'âne... Ils appartiennent au folklore au sens étymologique de savoir populaire (folk-lore) et sont véritablement les vestiges d'une grande civilisation du passé.
La conférence n'a pas manqué son but de piquer la curiosité et d'encourager à en savoir plus. Les organisateurs, le club de rugby et l'association Celt'Is ont réussi cette entrée en matière de leur weekend celtique.