vendredi 21 février 2014

Conférence sur les toits polychromes de Bourgogne

Madame Baradel-Vallet
La société d'histoire Tille-Ignon a réussi, une fois encore, son pari de remplir la salle de l'Orangerie d'un public intéressé par un sujet d'histoire locale, ce soir, les toits polychromes de Bourgogne. L'invitée, Catherine Baradel-Vallet, a consacré plusieurs années à l'étude de cette caractéristique emblématique de notre région. Une thèse de doctorat et un livre plus tard, elle est venue nous faire partager, images à l'appui, sa passion pour ces joyaux d'architecture, dont la Bourgogne ne détient pourtant pas l'exclusivité.


La conférence de madame Baradel-Vallet a suivi une chronologie attendue sur la question des toitures polychromes, depuis les Romains qui connaissaient la technique du vernissage à base de sable et de plomb, mais la réservaient à leurs poteries culinaires, jusqu'à l'époque moderne qui a su développer de nouvelles techniques proches de la faïence, permettant d'introduire de nouvelles nuances de couleurs, en particulier le blanc et le bleu. 
Mais la conférencière a habilement agrémenté ce vaste panorama historique de détails saillants qui ont maintenu à un niveau élevé l'attention et l'intérêt de ses auditeurs. Par exemple, en suggérant que la beauté particulière des toits polychromes bourguignons est liée à la fabrication des tuiles chanfreinées, donnant une douceur particulière aux motifs colorés des toits de notre région. Autre point fort dans sa démonstration,  madame Baradel-Vallet s'est employée à tordre le cou à certaines idées reçues concernant les toits polychromes bourguignons. Non, les ducs de Valois n'ont pas importé les fameuses toitures et leurs motifs de Flandre — on ne retrouve pas ces motifs colorés sur les toits des demeures dans les tableaux des primitifs flamands. Les toits polychromes ne proviennent pas davantage d'Europe centrale, Prague, par exemple, montrant plutôt des toitures en ardoises nuancées. Et ne cherchons surtout pas à estimer la richesse d'un propriétaire en fonction du nombre de couleurs sur la toiture de sa demeure, car la forme des tuiles (plates, en écailles, en fer de lance, à emboîtement) influe autant, sinon plus, sur leur prix. Enfin, sur un motif caractéristique des toits polychromes bourguignons, les rectangles croisés, Catherine Baradel-Vallet ose une explication : ils pourraient être une représentation simplifiée de la croix de saint André, ou croix bourguignonne.
Ce va-et-vient entre une chronologie méticuleuse et des considérations passionnantes sur les toitures bourguignonnes a donné à cette conférence un attrait considérable. Les spectateurs, nombreux ce soir, n'ont certainement pas regretté de s'être déplacés. D'autant moins que la soirée s'est terminée, comme après chacune des conférences de la SHTI, par des conversations informelles autour d'un verre de l'amitié.
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7 photos de la conférence

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